Psychologue, psychothérapeute, psychiatre et thérapeute, comment choisir?
Lorsque l’on désire choisir un thérapeute ou un professionnel de la psychologie, il est parfois dur de faire la différence entre toutes les appellations.
Le but est d’obtenir un accompagnement qui réponde à nos attentes et de bénéficier d’un dispositif de soin qui nous corresponde (la prise de médicaments peut par exemple faire peur).
Est-ce qu’en allant voir tel ou tel spécialiste, j’aurais l’assurance d’aller mieux? Est-ce que les consultations sont remboursées par l’assurance maladie. Est-ce que suivre un accompagnement ou des consultations en ligne a du sens? De combien de séances vais-je avoir besoin?
J’ai beaucoup de patients (clients?) en consultation sur Sommières qui me demandent combien de séances il va falloir pour résoudre leur problème. En effet, hormis avec un psychiatre (les soins avec un psychiatre sont remboursés par l’assurance maladie), chaque séance va avoir un coup pour la personne. Dans mon cabinet, en général une séance va suffire par exemple pour traiter une phobie. Avec un psychothérapeute ou un psychiatre, il faudra probablement plus qu’une séance.
La question se pose de savoir si il vaut mieux payer une séance avec un thérapeute et être débarrassé de son problème rapidement ou obtenir une ou des consultations gratuites avec un psychiatre?
Chaque professionnel va mettre en place un dispositif particulier pour aider la personne. Le nombre de séances et la technique utilisée (médicaments, thérapie comportementale, thérapie brève, etc…) vont être complètement différents suivant la personne que vous allez choisir. Même dans les thérapies brèves, il existe des soins différents suivant la technique utilisée.
Il est donc important de déterminer la différence entre ces 4 acteurs du soins en France. Attention quand je parle de psychothérapeute, je parle d’une personne dont le titre est reconnue par l’état
Les termes de psychologues et psychiatre sont protégés en France depuis 1985. Par contre le terme de psychothérapeute n’était pas protégé jusqu’à la création en 2009 d’une nouvelle loi. C’est cette loi appelée loi Bachelot ou loi HSPT qui a introduit cette protection du titre de psychothérapeute.
Cette loi et son application en 2010 ont obligé le suivi d’un certain parcours et l’obtention de certains diplômes pour pouvoir l’utiliser.
Avant ça, l’utilisation du terme psychothérapeute n’était absolument pas réglementée.
La première utilisation du terme a été faite par le psychiatre anglais Walter Cooper Dendy (en), qui introduit le terme de psychotherapeia en 1853. Le terme définitif de psychothérapie aurait été inventé par Hippolyte Bernheim, chef de file de l’École de Nancy « qui publia en 1891 un ouvrage intitulé Hypnotisme, suggestion, psychothérapie ». Toutefois, le mot psychothérapie apparaît à la fin du 19ème siècle en Allemagne. Le terme psychothérapie est construit sur les racines grecques θεραπεία, therapeía, « cure », et ψυχή, psykhê, « âme », « esprit », signifiant littéralement « thérapies par la psyché ».
Lorsqu’il s’agit de trouver un professionnel de la santé mentale (sur Sommières par exemple), il est important de comprendre les nuances entre différentes appellations telles que psychologue, psychiatre, psychothérapeute et thérapeute. Chacun de ces termes désigne des experts ayant des compétences distinctes. Voici un tableau comparatif permettant de mieux comprendre les distinctions entre chacun:
Critère |
Psychologue |
Psychiatre |
Psychothérapeute |
Thérapeute |
---|---|---|---|---|
Formation académique |
Master ou doctorat en psychologie |
Doctorat en médecine suivi d’une spécialisation en psychiatrie |
Diverses formations (non médicales) en psychologie, travail social, etc. |
Diverses formations en santé mentale, sans spécificité académique obligatoire |
Approche thérapeutique |
Principalement basée sur la psychothérapie et les techniques cognitives |
Utilise souvent la médication en plus de la psychothérapie |
Diverses approches psychothérapeutiques (cognitivo-comportementale, psychanalytique, etc.) |
Variété d’approches incluant la psychothérapie, la thérapie familiale, etc. |
Spécialisation |
Variété de domaines (clinique, sport, organisationnelle, etc.) |
Spécialisé dans le traitement médicamenteux des troubles mentaux |
Varie en fonction de la formation supplémentaire du psychothérapeute |
Diverses spécialisations possibles, par exemple, NERTI (Nettoyage Émotionnel Rapide des Traumatismes Inconscients) |
Prescription médicale |
Non |
Oui |
Non |
Non |
Enregistrement réglementaire |
Souvent soumis à des réglementations et codes de conduite professionnels |
Doit être autorisé à exercer la médecine, réglementé par les conseils médicaux |
Dépend des réglementations locales et de la formation spécifique |
Peut être soumis à des réglementations, mais dépend de la discipline spécifique |
Collaboration interdisciplinaire |
Oui |
Oui |
Souvent |
Souvent |
Le psychiatre:
Le psychiatre est un médecin. Il a fait 6 ans d’études et 5 ans de spécialisation en psychiatrie, qui sont obligatoires. Il peut, par la suite, faire une formation complémentaire à l’un ou l’autre type de psychothérapie. Il est capable de faire un diagnostic différentiel entre par exemple un trouble psychique ou une tumeur au cerveau ou tout autre problème somatique car il est avant tout un médecin. Il peut donner un traitement médicamenteux également car il est médecin à la base. Ses consultations sont remboursées par l’assurance maladie et les tarifs sont conventionnés.
Le psychologue:
Le psychologue a fait 5 ans d’études universitaires avec l’option « psychologie clinique » mais à la différence du psychiatre, il n’est pas médecin. A l’inverse du psychiatre, le psychologue ne peut pas faire de diagnostic différentiel, prescrire des traitements ou délivrer de certificats ou d’arrêt de travail. Ses rendez-vous ne sont pas remboursés par la sécurité sociale en général.
Le psychologue traite principalement des troubles légers ou modérés donc non psychotiques. Ces troubles ne nous empêchent pas complètement de vivre, mais le psychologue peut aider à y voir plus clair dans sa vie.
On peut par exemple, associer un suivi psychiatrique – tous les deux mois pour certificat, santé, médicaments, mise au point globale – et un suivi psychologique plus fréquent, pour travailler sur soi-même. On part sur un dispositif de plusieurs séances en général ou consultations.
Le psychothérapeute est un psychologue qui a suivi une spécialisation. Un psychothérapeute doit être psychologue ou médecin pour être reconnu.
J’aimerais revenir sur le parcours universitaire spécifique du psychologue et ses domaines de compétence.
Le psychologue: parcours universitaire et domaine de compétence
En France, le titre de psychologue est protégé et reconnu par l’état depuis 1985. Pour faire usage du titre de psychologue, il est exigé par l’état d’être titulaire d’une licence « psychologie » et d’un master psychologie comprenant un mémoire de recherche et un stage professionnel.
Avoir obtenu un master psychologie sans avoir fait ce mémoire et ce stage ne permet pas à lui seul d’obtenir l’autorisation de faire un usage professionnel du titre de psychologue. Posséder un doctorat de psychologie ne permet pas non plus d’utiliser le titre de psychologue de manière professionnelle.
Un étudiant en licence de psychologie suit en moyenne 20h de cours par semaine (mixant cours magistraux et travaux dirigés), qui seront à compléter par un travail personnel régulier et agrémenté de stages. Les différentes disciplines de la psychologie sont abordées et expliquées dès la première année: psychologie clinique, psychologie cognitive, psychologie du développement et psychologie sociale. Les sciences sont également au programme, notamment les neurosciences, qui permettent de comprendre le fonctionnement du corps humain, et les statistiques, nécessaires à l’analyse de résultats. C’est en troisième année de licence que vient le moment de la spécialisation, à déterminer en fonction de son projet professionnel.
Les secteurs d’action des psychologues sont très variés:
– Dans le domaine «Santé et social», les psychologues peuvent exercer comme Psychothérapeute, Psychologue clinicienne/psychologue clinicien, Neuropsychologue, Psychologue d’urgence, Psycho-oncologue, Psychologue de la santé, Psychologue de l’enfance et de l’adolescence, Gérontopsychologue.
– Dans le domaine «Autorités, société et secteur public», les psychologues peuvent exercer comme Psychologue scolaire, Psychologue légal/psychologue légale, Psychologue de la circulation, Psychologue du sport, Psychologue spécialiste en coaching.
– Dans le domaine «Économie et management», les psychologues peuvent exercer comme Psychologue du travail et des organisations, Psychologue spécialiste en développement de carrière et en ressources humaines, Psychologue économique, Psychologue du marché/de la vente, Psychologue spécialiste des médias.
Cas particulier du psythérapeute:
Le psychothérapeute est donc un psychologue qui s’est spécialisé dans l’aide à la personne. Il va pouvoir aider entre autre des personnes qui présentent des troubles psychologiques. Il met en œuvre différentes techniques de psychothérapies ( thérapie cognitive et comportementale, thérapie analytique, psychanalyse…) pour aider à comprendre et résoudre les problèmes. Il questionne le patient, le guide et propose des interprétations, travaille son comportement à l’aide d’exercices.
La thérapie cognitive et comportementale (TCC), la thérapie analytique et la psychanalyse sont les principales méthodes utilisées avec un psychothérapeute.
Un psychologue peut donc ne pas nécessairement devenir psychothérapeute et exercer. Par contre un psychothérapeute est obligatoirement psychologue à la base. Pour devenir psychothérapeute, il faut obligatoirement effectuer un stage professionnel.
Le psychologue, le psychothérapeute et le psychiatre sont souvent ce que l’on appelle psy en terme familier. Ce terme de psy a malheureusement une connotation négative.
Cas particulier du thérapeute:
Le psychologue, le psychiatre et le psychothérapeute vont obligatoirement suivre un parcours universitaire comme expliqué précédemment.
le Thérapeute pour se former va par contre suivre des formations proposées par des organismes de formations privés et donc payantes. Pour certaines, elles peuvent être « subventionnées » par le CPF (compte personnel de formation) qui est un organisme de l’état. Certaines formations disposent même d’une certification RNCP (répertoire national des certifications professionnelles), qui est une certification fournie par l’état et qui atteste du professionnalisme d’une formation.
Compte-tenu de l’efficacité prouvée de ces nouvelles « techniques » alternatives non universitaires, les psychologues, les psychothérapeutes et même les psychiatres finissent par se former eux aussi à certaines de ces techniques comme par exemple l’EFT, l’EMDR, l’Hypnose, la sophrologie.
Les thérapeutes peuvent à l’inverse se former aux techniques utilisées par les psychothérapeutes (thérapies comportementales par exemple).
Nous allons donc avoir aujourd’hui des thérapeutes formés à de nombreuses techniques de thérapies brèves auxquelles ont également se former certains psychothérapeutes ou psychiatres. Et certains thérapeutes vont se former également aux disciplines étudiées par les psychologues et psychiatres (psychopathologie ou thérapies comportementales par exemple): la différence devient donc très dure à faire entre ces différents acteurs. De nos jours, c’est donc le bouche à oreille et les résultats obtenus qui vont faire toute la différence.
Certaines personnes vont avoir tendance à aller voir en consultation plutôt un thérapeute (ou même un coach) car ces personnes n’auront pas la connotation de psy qui est souvent mal accueilli dans le monde de l’accompagnement psychologique (il y a cette peur d’avoir une maladie mentale). Aller voir un psy pourrait laisser penser que l’on pourrait avoir des troubles psychologiques.
Il m’arrive même que lors de mes démarchages sur Sommières, les gens m’associent au statut de psy et croient que je ne travaille qu’avec les personnes qui pourraient avoir des troubles psychologiques.
Aujourd’hui, choisir le professionnel de la santé mentale approprié dépend de divers facteurs tels que la nature du problème, les préférences personnelles et le type d’approche thérapeutique recherchée.
Le choix du thérapeute (sur Sommières par exemple) va se faire en fonction de plusieurs critères essentiels:
– le bouche à oreille et la renommée de la personne (c’est souvent le premier critère de choix)
– choisir un professionnel qui nous correspond
– savoir s’il s’agit d’une thérapie longue ou brève pour pouvoir définir le nombre de séances (avec un psychiatre, on peut bénéficier d’un remboursement des séances par l’assurance maladie).
– la possibilité de création d’un climat de confiance indispensable à l’établissement d’une bonne relation (d’où le choix d’un thérapeute qui nous correspond)
– son propre feeling: se faire confiance…
– le choix d’une méthode ou d’une thérapie qui nous convient au moment où nous consultons (certaines techniques ne seront parfois pas adaptées au début d’un processus)
– l’observation d’une amélioration de notre état en 3 séances maximum. A ce propos, je vous laisse lire le très intéressant article de Luc Geiger à ce sujet:s
Article de Luc Geiger créateur de la méthode NERTI expliquant le nombre de séance maximum pour commencer à obtenir un résultat
Apparté sur la relation d'aide avec un psychothérapeute:
Quand on consulte un psychothérapeute non formé aux thérapies brèves, le protocole d’aide va être surtout être axé sur de l’écoute. Ce protocole est basée sur 5 étapes qui se suivent. certaines étapes de ce protocole vous pouvoir être utilisées dans n’importe quel processus d’aide (création de la confiance, la résolution, l’auto-évaluation)
Voici ces 5 étapes d’une psychothérapie avec un psychologue psychothérapeute:
– La création de la confiance:
Le but ici est de créer un climat de confiance entre le patient et le psychologue. Le patient et le psychologue vont apprendre à se connaître pour créer une ambiance sereine d’échange qui va permettre au patient de pouvoir se confier. Sans cette relation de confiance, il sera impossible d’avancer correctement dans la thérapie. Il s’agit de créer un rapport entre les deux parties.
– Le Lâcher-Prise:
Le lâcher prise sera initié par le climat de confiance qui se sera créé précédemment. Généralement quand une personne décide de consulter un psychologue, c’est qu’elle ressent une tension intérieure très élevée ou une souffrance psychologique qu’elle n’arrive pas à résoudre. La première attente du patient est en général de retrouver de l’apaisement et du bien être intérieur. Le travail du psychologue est de permettre au patient de lâcher prise psychiquement de sa problématique. Le vrai rôle du psychologue est d’apporter une écoute à la personne. Le psychologue va également s’aider de techniques alternatives type hypnose, méditation pour aider la personne à vraiment lâcher prise.
– L’analyse:
Ce qui est appelé travail d’analyse a pour finalité de comprendre la problématique du patient, de mieux se comprendre soi, de donner sens aux évènements traversés, de mettre en perspective les choses, de mettre en lien les émotions, les idées et les sensations.
Il s’agit pour le patient d’obtenir une représentation schématique approfondie, pas forcément complète, de soi, de son comportement, de son histoire, de son environnement et faire émerger, ce qui jusque là échappait à la compréhension. C’est un travail basé sur la verbalisation, la rationalisation et la cognition. C’est un travail qui peut être assez « dépressogène » car il consiste aussi à mettre en évidence les limites, les blocages intérieurs, les obstacles, les contradictions, les failles, tout ce qui ne marchait pas, ne faisait pas sens.
– La résolution
Lorsque la phase d’analyse est arrivée à son terme et que la personne a mis en sens un certain nombre de choses, saisit certains schémas qu’elle les a admis et intégré, alors une nouvelle phase plus dynamique peut commencer. Il s’agit de la phase de résolution. Il s’agit ici de rendre ancien par les actes, ce qui dans le présent ne marche plus. Le nouveau moi qui surgit de l’intégration de ce qui a émergé dans la phase d’analyse chasse l’ancien, le rend révolu.
– L’auto-évaluation ou la vérification
C’est le cinquième temps d’un processus thérapeutique. Lorsque l’on a réalisé ce qu’on souhaitait, qu’on a accompli (ou presque) les projets que l’on sentait nécessaire, alors vient le moment où on vérifie que les choses ont vraiment été bien faite, qu’on ne s’est pas trompé, qu’on a bien accompli le but qu’on voulais atteindre. On peut commencer alors à envisager la fin de la thérapie, du suivi ou de l’accompagnement.